6. Société

6.2. Économie

En 1914, l'agriculture demeure dominante dans le département et reste traditionnellement tournée vers la polyculture de subsistance. Des mutations profondes parcourent néanmoins les campagnes, liées aux aléas cycliques (disparition de la viticulture suite à l'apparition du phylloxéra au début du siècle, progrès des productions animalières) ou à la pénétration des influences de la ville. Ainsi, la mécanisation se développe et encourage le début d'une agriculture commerciale (productions maraîchères ou laitières) à côté de formes maintenues du domestic system (ateliers de tissage à domicile, passementerie…).

L'industrie connaît à cette époque un double mouvement d'adaptation, d'une part, au capitalisme financier, d'autre part, aux conditions techniques (pétrole - électricité) posées par la seconde phase d'industrialisation du dernier tiers du XIXe siècle. On voit ainsi le triptyque mines - sidérurgie - textile façonner les paysages industriels : les deux premières dans le bassin de Nancy ou le Pays-Haut (mines de Briey, société des Aciéries de Longwy), le dernier dans la ceinture des grandes villes. S'y ajoutent l'industrie du sel qui prend appui sur l'émergence du secteur chimique (Solvay à Dombasle) et les industries de transformation traditionnelles plus sensibles à la conjoncture économique (cristalleries de Baccarat, travail du bois…).

Enfin, le commerce se développe proportionnellement à la taille des villes et l'importance de la présence militaire. A côté du commerce de détail et du marché, on voit alors apparaître les grands magasins (la Belle Jardinière ou les Magasins Réunis d'Eugène Corbin à Nancy), les économats et autres coopératives dans les villes industrielles.

 

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