4. Militarisation

4.5. Démonstration de force

De part et d'autre de la frontière, on accuse l'adversaire de manifester son bellicisme : "chauvinisme revanchard" contre "pangermanisme agressif". Les démonstrations se multiplient sous la forme de grands exercices militaires, auxquels on convie l'allié russe et où l'on exhibe les dernières armes. C'est le cas lors des manœuvres de printemps du 14 mars 1912 sur le plateau de Malzéville qui regroupent plusieurs milliers d'hommes et où apparaissent les premiers aéroplanes sous les regards du grand-duc Nicolas et de la princesse Anastasia.

Les défilés militaires parcourent les villes à la moindre occasion (célébrations, prises de fonction…). Le dimanche c'est la clique qui anime le kiosque à musique du parc municipal, tandis qu'au quotidien le grouillement de la population militaire est en lui-même propagande patriotique. Le soutien de la population est sollicité comme le montrent les "retraites militaires" initiées par Poincaré et Millerand en 1912-1913. Leur succès fut inégal, dégénérant souvent en surenchère nationaliste ou contre-manifestations antimilitaristes.

 

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