2. Prémisses

2.1. Triple Alliance

La France est soupçonnée par l'Allemagne de vouloir une remise en cause de la récente unité du pays (18 janvier 1871) qui rappellerait la politique napoléonienne et de préparer une guerre de revanche en vue de récupérer les provinces perdues. C'est pourquoi le chancelier Bismarck a encouragé un rapprochement dans le but d'orienter la France vers une "dérivation coloniale", c'est-à-dire l'éloignement du danger français vers des horizons lointains. Parallèlement, il renforce le IIe Reich en signant une alliance avec l'Empire austro-hongrois en 1879 (la Duplice), rejointe par l'Italie en 1882 (la Triple Alliance).

Le départ de Bismarck en 1890, la création de la ligue pangermaniste en 1891, puis la revendication par Guillaume II et son ministre Bülow d'une "place au soleil" (6 décembre 1897) inaugurent une politique mondiale impérialiste et expansionniste (Weltpolitik). Cette diplomatie brouillonne fragilise la Triplice (renouvelée en 1891 et 1896), accélère la conclusion d'une Triple Entente concurrente et n'empêchera pas le départ de l'Italie lorsque le conflit sera engagé (septembre 1914).


»
«