4. Militarisation

4.1. Le système Séré de Rivière

Suite à la perte de l'Alsace-Moselle et du verrou stratégique de Metz en 1871, la France confie au général du génie Raymond Adolphe Séré de Rivière (1815 † 1895) la tâche de fortifier la frontière de la mer du Nord à la Méditerranée afin d'empêcher toute nouvelle invasion par l'Est. Ce système éponyme repose sur une triple ligne de défense édifiée de 1874 à 1885 au sein duquel la Lorraine est intégrée dans les groupes Meuse et Vosges.

La première ligne épouse le tracé de la frontière et s'appuie sur un réseau de villes (Verdun, Toul pour Meuse ; Épinal et Belfort pour Vosges). En amont, des groupes d'armées mobiles sont positionnés pour stopper toute offensive à l'intérieur du pays. Enfin, la dernière ligne regroupe les ouvrages récemment édifiés dans la couronne parisienne afin d'éviter un nouveau siège de la capitale.

Le système Séré de Rivière rappelle la "ceinture de fer" de Vauban par sa localisation, l'utilisation optimale du relief et sa capacité à résister à l'artillerie de l'époque. Elle s'en différencie cependant par son caractère exclusivement défensif, sa fonction essentielle étant de retarder la pénétration des troupes ennemies, moins de constituer des points d'appui en vue d'une offensive transfrontalière. On peut y voir une préfiguration de la future ligne Maginot à la nuance près que ce sont les villes qui constituent le cœur du système et que les ouvrages intercalaires sont de moindre ampleur.

 

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