2. Prémisses

2.2. Triple Entente

La France sort affaiblie de la guerre de 1870-1871. Au-delà du traité de Francfort du 10 mai 1871 qui ampute le territoire national des provinces annexées d'Alsace et de Moselle et impose une indemnité de 5 milliards de francs-or, le chancelier Bismarck réussit pendant vingt ans à garantir l'isolement diplomatique du pays. Il faut attendre la signature d'une alliance franco-russe le 17 août 1892 avec l'immense monarchie conservatrice d'Alexandre III pour que la République se renforce. Paradoxalement, le caractère exclusivement défensif du traité écarte l'idée d'une revanche sur l'Allemagne.

Reste l'Empire britannique autour duquel aussi bien la France que l'Allemagne s'agitent à la recherche d'un rapprochement. La menace du programme naval du IIe Reich et le dépassement des rivalités coloniales franco-anglaises permettent au ministre des Affaires étrangères Delcassé de conclure une Entente cordiale le 8 avril 1904 (la France se désintéressant de l'Égypte, le Royaume-Uni du Maroc). Mais c'est véritablement le soutien britannique lors de la "crise d'Agadir" en 1911 qui consolide les relations entre les deux pays, au prix d'un raidissement des relations franco-allemandes et de l'imprégnation des opinions publiques à l'idée de la possibilité d'une guerre.


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