4. Militarisation
4.2. Villes-forteresses
La place forte de Toul, dont la garnison se constitue à partir de 1887, est un archétype du système Séré de Rivière. Elle est intégrée au 20e corps d'armée de Nancy et concentre à ce titre des éléments des 26e et 69e régiments d'infanterie ainsi que la 39e division d'infanterie ; trois autres régiments (167e, 168e, 169e R.I.) s'y trouvent mais en-dehors du 20 e corps. Ainsi, pour une population de 16 000 habitants en 1914, Toul regroupe jusqu’à 42 000 militaires, dont plus du tiers consacré à la défense de la place…
Le verrou stratégique se compose de 12 forts (dont celui de Saint-Michel dominant la ville), auxquels il faut adjoindre 16 ouvrages, 3 redoutes et 76 batteries. Ces derniers sont construits à partir de 1888, date de découverte de la mélinite qui nécessite de déconcentrer l’artillerie. Au total, près de 400 canons défendent la ville.
Le fort du Vieux Canton, construit entre 1906 et 1909 pour un coût de 2,459 millions de francs or, est l’un des derniers de ce type. C’est un fort d'arrêt semi-enterré et polygonal défendu au nord-est de Toul par 245 hommes et 24 pièces (canons et mitrailleuses). Cet ouvrage défensif est à la fois autonome (il fabrique en 1912 son électricité) et dépendant pour sa sécurité des ouvrages en flanquement (ouvrage du Mauvais Lieu).