2. Prémisses

2.3. Les crises

Les crises sont récurrentes depuis la conclusion du traité de Francfort, à commencer par "l'alerte" de 1875, chaque camp accusant l'adversaire de préparer la guerre. Il faut cependant faire la part entre intimidations, bluff, rodomontades et tensions véritables. Ces dernières prennent un écho particulier avec la crise de Tanger en mars 1905 qui permet à l'Allemagne de tester l'Entente cordiale au Maroc et à laquelle succède une période de détente jusqu'en 1910. La "crise d'Agadir" de 1911 va plus loin car, en dépassant le simple conflit d'intérêts entre la France et l'Allemagne, elle initie la politique de la canonnière, amène l'intervention britannique et génère des poussées nationalistes dans chacun des pays concernés.

Les deux guerres balkaniques de 1912-1913 sont une répétition (dans une relative indifférence) du jeu des alliances et du lieu de la future déflagration. Il s'agit pour la Russie alliée aux Slaves de Serbie, de Bulgarie et aux Grecs de contrer l'influence de l'Empire ottoman en Europe. Au final, si le conflit reste localisé, les relations internationales se tendent et se complexifient.

Les lois militaires sont un autre point de cristallisation qui symbolise la "course aux armements" et dont la faute est imputée à l'adversaire. C'est par crainte du panslavisme russe que l'Allemagne augmente ses capacités de guerre par les lois de mars 1913, suivie par les lois françaises des 19 juillet et 5 août qui font passer la durée du service militaire de deux à trois ans. Dans chaque pays, c'est l'occasion d'un large débat public qui familiarise avec la perspective d'une guerre.


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