4. Militarisation

4.4. Le rapport de force

L’armée française en 1914 n’a pas terminé sa mutation lorsque la guerre éclate. Pour la IIIe République, la défaite de 1870 s’explique aussi par des facteurs politiques, ce pourquoi il convient de forger une armée véritablement "nationale" et plus nombreuse grâce notamment à la loi Barthou de 1913 qui fait passer le service de deux à trois ans (plus 25 ans de réserve…).  Il s’agit aussi d’effacer les crises qui ont affaibli l’appareil : dérive autoritaire avec le boulangisme (1885), l’antisémitisme et la question de la place de l’armée dans la société révélés par l’affaire Dreyfus (1894-1906), l’affaire des Fiches (1904-1905) ou l’utilisation de la troupe dans la querelle des inventaires liée à la séparation de l’Église et de l’État (1905).

Le tableau suivant récapitule l’état des forces en 1914 à la veille de la mobilisation :

 

France

Allemagne

hommes

884 000

820 000

canons de 75

4 742

5 300

pièces lourdes

300

3 700

mitrailleuses

5 100

2 190

avions

154

260

En Lorraine, est positionné le 20e corps d’armée commandé en 1913-1914 par le général Foch dont le Quartier Général est au palais du Gouverneur de Nancy. Ailleurs, le 21e Corps contrôle le sud de la Lorraine depuis Épinal et des éléments du 2e Corps se trouvent dans le Pays-Haut. Au total, on peut estimer au bas mot à 56 600 hommes la présence militaire en Meurthe-et-Moselle dont la répartition par ville est dévoilée ci-dessous :

• Nancy 20 464 (siège de la 11e division d'infanterie) • Saint-Nicolas-de-Port 1 730

• Toul 27 718 (siège de la 39e division d'infanterie) • Longwy 1 730

• Lunéville 3 210 (siège de la 2e division d'infanterie) • Longuyon 1 730

 

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