3. Frontière

3.3. Les tensions

Les tensions sur la frontière apparaissent comme un marqueur des relations diplomatiques entre la France et l'Allemagne ; à la fois sur le fonds (la nature des incidents) et sur la forme (la façon dont les presses nationales s'en font l'écho). Les crises sont récurrentes et le plus souvent anodines (franchissement volontaire ou non, provocations…). Il faut cependant mettre à part l'affaire Schnæbelé d'avril 1887 qui se déroule à Pagny-sur-Moselle et révèle les velléités d'espionnage et de revanche du général Boulanger.

Le 28 octobre 1913 éclate l'affaire de Saverne. Cette fois, l'autoritarisme de l'officier prussien Forstner dresse la population locale, puis régionale, contre l'armée du Reich. La presse française se déchaîne contre la germanisation brutale et, en Allemagne, les "incidents" de Saverne entraînent une crise profonde autour de la redéfinition des relations entre pouvoirs politique et militaire.

Les affaires d'espionnage, réelles ou supposées, enflamment les esprits. De même, la venue d'Allemands peut dégénérer comme c’est le cas en avril 1913 lorsque trois touristes sont pris à partie à l'Opéra de Nancy ou lorsque des chauffeurs allemands sont hués le 26 juillet 1914 place Stanislas. A chaque fois ou presque, la foule, la presse, enfin la diplomatie, transforment un fait localisé en affaire d'État, plus encore à l'approche de la guerre.

 

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