La guerre de 1870-1871 signe la fin des places fortes qui ont dû plier sous les nouveaux armements utilisés. Le 1er février 1874, le général Séré de Rivières (1815-1895), ancien directeur du génie à Metz, où il a dirigé la construction de forts détachés autour de la ville, et auteur en 1873 du mémoire Considérations sur la reconstruction de la frontière de l’Est, est nommé directeur du génie au ministère de la Guerre. Il a pour mission d’installer une ligne de défense fortifiée allant de Dunkerque à Nice et devant freiner ou empêcher une nouvelle offensive ennemie, tout en permettant une mobilisation et un déplacement rapide d’une armée modernisée, afin de récupérer les territoires perdus à la suite du conflit de 1870-1871. Il crée des rideaux défensifs composés de forts se protégeant mutuellement, souvent placés sur une barrière naturelle.
Dès septembre 1874, quatre forts autour de Toul sont mis en chantier : ceux de Domgermain, Écrouves, Saint-Michel et Villey-le-Sec. Nancy, bien que cernée par les forts d’arrêt de Pont-Saint-Vincent et de Frouard, reste sans fortifications car dans l’axe de la Trouée de Charmes.
En parallèle à la construction de nouvelles fortifications, sont également bâties, en raison de l’augmentation des troupes dans le département frontière, des casernes, notamment à Toul qui voit sa population se militariser fortement.
La découverte de la mélinite par le chimiste Eugène Turpin (1848-1927) en 1885 et la crise de l’obus-torpille qui rend obsolètes tous les ouvrages militaires construits moins d’une dizaine d’années auparavant entraînent une deuxième campagne de fortifications avec la modernisation de la place forte de Toul par la construction d’ouvrages intermédiaires entre les forts, le renforcement des forts par le béton simple puis armé et la mise en place de chemins de fer à voie de 60 cm. À la veille de 1914, ce sont douze forts auxquels il faut adjoindre seize ouvrages, trois redoutes et soixante-seize batteries, qui composent le verrou stratégique de la place de Toul.