L’expression mémorielle et artistique

L’illustration des combats et la mémoire

Nul événement marquant, nulle guerre ne demeure dans l'oubli. Certes, dans la mémoire collective, la guerre de 1870-1871 reste dans l'ombre des deux guerres mondiales qui lui ont succédé, mais textes et images se conjuguent tout de même pour illustrer ce conflit franco-prussien.

Dès la première année des combats, le sol meurthois offre ainsi un terreau artistique, souvent sujet de multiples illustrations tant l'Est de la France fut majoritairement le théâtre de l'adversité, plus rarement le berceau même de la création. La gravure fut alors au service de la mémoire des combats, notamment au cœur des relations illustrées, comme celle éditée par l'imprimerie lithographique bruxelloise d'Adolphe Mertens en 1872, avec force représentations d'actes héroïques, de débâcles militaires, de scènes montrant tour à tour l'horreur des batailles et l'occupation paisible des Allemands. Aux côtés de ces récits illustrés, l'image populaire, qui se développe grandement à la fin du XIXe siècle et fleurit particulièrement dans l'Est (Épinal, Metz, Strasbourg, Wissembourg, Nancy et Pont-à-Mousson), participe également à cette entreprise mémorielle. L’imagerie Pellerin propose ainsi dès 1872 la célèbre « Loterie de la guerre, 1870-1871 », jeu militaire et patriotique.

Mais les faits de guerre ne sont pas seuls l'objet de l'illustration. Bien que meurtris au sortir du conflit, les Français ont à cœur d'honorer leurs grands hommes ou de mettre en lumière leurs victoires. Le document figuré est ici une nouvelle fois un vecteur privilégié.