Une autre transformation de l’enseignement primaire liée à la défaite de 1871 et à l’annexion de territoires est la création des « bataillons scolaires ». Cette expression, assez surprenante, signifie, comme le précisent les textes de loi, que les établissements primaires ou secondaires publics sont autorisés à rassembler leurs élèves pour des exercices gymnastiques et militaires. Ces « bataillons scolaires » illustrent parfaitement les paroles de la chanson, « jeunes enfants, soyons soldats ».
Chaque bataillon se compose de quatre compagnies, avec chacune au moins cinquante enfants, et est placé sous l’autorité d’un instructeur en chef désigné par l’autorité militaire. Il est doté de fusils, fournis par le ministère de la Guerre et adaptés à leur âge. Ces armes à feu servent à effectuer des exercices de tir à la cible. Les textes de loi précisent évidemment les conditions d’utilisation et de stockage des fusils afin d’éviter le moindre accident. Ils décrivent aussi précisément les exercices à pratiquer pour préparer les élèves à leur futur métier de soldat pour récupérer les territoires perdus de l’Alsace et de la Moselle.