Conclusion : vers la Revanche

L’enseignement de l’histoire

Pour la Patrie un enfant doit s’instruire. Et dans l’École, apprendre à travailler. L’heure a sonné, marchons au pas. Jeunes enfants, soyons soldats.

Extrait d’une chanson enseignée aux jeunes enfants, fin du XIXe siècle.

Ces paroles illustrent les rôles politique et patriotique de l’école à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. L’histoire et la géographie deviennent les vecteurs du patriotisme lié à la perte de l’Alsace-Moselle. Leur enseignement se transforme et revêt une grande importance, surtout à l’école primaire, qui s’adresse, depuis les lois de Jules Ferry de 1881-1882, à la majorité de la population. L’enseignement de l’histoire, plus présent dans l’enseignement primaire depuis le Second Empire, se transforme. L’histoire de France est privilégiée : elle sert à former le citoyen et à unifier la nation. Les auteurs des manuels, comme l’historien Ernest Lavisse (1842-1922), s’adressent directement aux enfants et leur transmettent l’amour du pays. Ils veulent expliquer clairement les conséquences de la défaite : Lavisse présente le « désastreux traité de Versailles » ou décrit la France comme « la mère » des enfants de France. La pédagogie s’adapte à ces nouveaux objectifs : plus d’images dans les manuels, des paragraphes courts et des interpellations à destination des enfants. L’enseignement de la géographie se transforme aussi après la défaite de 1871. Il prend une plus grande importance à partir de la Troisième République et vise à apprendre aux enfants à connaître leur pays et à l’aimer.