Semblant un certain temps avoir été oubliée car associée à la défaite, la question du vétéran de 1870-1871 ne se développe vraiment qu’une vingtaine d’années après la guerre, avec l’émergence d’un réseau associatif, en parallèle avec le désir de revanche qui commence à prendre forme en France. L’une des premières associations d’anciens combattants, destinées à apporter un secours aux anciens soldats, est fondée en 1893 à Paris sous le nom des Vétérans des armées de terre et de mer 1870-1871.
Si certains militaires reçurent la Légion d’honneur ou la Médaille militaire pour faits de guerre, la IIIe République refusa longtemps la création d’une médaille commémorative au profit de l’ensemble des anciens combattants. À partir de 1890, un combat, instauré principalement par les associations de vétérans, s’engage pour l’attribution d’une médaille spécifique, à l’image des médailles existantes pour les soldats combattant dans les colonies ou la médaille de Sainte-Hélène. La loi du 9 novembre 1911, quarante ans après la guerre, crée officiellement une médaille de 1870-1871 à l’intention des militaires et anciens militaires qui étaient présents sous les drapeaux entre juillet 1870 et février 1871.
Il fallut attendre un autre conflit contre l’Allemagne, victorieux celui-là, pour que les vétérans de 1870 encore en vie se voient apporter une reconnaissance et un secours de la patrie. Selon l’article 4 du décret du 28 juin 1927 qui instaure l’Office national des anciens combattants, « les militaires ayant pris part aux opérations effectuées avant le 2 août 1914, pourront individuellement demander à bénéficier de la qualité de combattant ; ces cas spéciaux ne seront examinés qu'après constitution de l'office national des combattants et des comités départementaux ». La guerre de 1870-1871 n’est pas nommément citée et les soldats y ayant participé sont mis à part des soldats de 1914-1918 et des conflits suivants ; « cas spéciaux » ces anciens combattants qui pourraient prétendre à la carte d’ancien combattant sont de moins en moins nombreux, puisque majoritairement octogénaires.
En complément, retrouvez une présentation détaillée du parcours de 3 vétérans meurthe-et-mosellans ainsi que les fiches d’identité de 7 personnes ayant participé au conflit dans notre département.