Les hommes qui ont péri lors du conflit étant souvent jeunes et célibataires, ils ont laissé peu de veuves et d’orphelins : moins de 90 orphelins mineurs sont dénombrés en juin 1871 dans le département de Meurthe-et-Moselle, avec une vingtaine d’orphelins par arrondissement et seulement une trentaine de familles concernées.
En revanche, un certain nombre de demandes de secours proviennent des parents des soldats, souvent une mère veuve ou un père invalide, qui ont perdu le soutien que leur apportait leur fils, décédé ou blessé durant la guerre, et qui peuvent encore avoir à charge des enfants plus jeunes à élever. Durant les années 1870 et 1871, il existe également des demandes de secours provisoire pour subvenir aux besoins de la femme ou de la mère pendant le temps d’emprisonnement du soldat en Allemagne.
Les aides apportées ne dépendent pas d’une décision nationale mais du bon vouloir du préfet ; après enquête sur la bonne morale du demandeur, il prélève l’argent sur une somme attribuée par l’État. En parallèle, des comités de secours se forment pour aider notamment les orphelins et orphelines, comme l’Œuvre nationale des orphelins et orphelines de la guerre de 1870-1871, créée après la guerre et placée sous la présidence de Élise Dosne (1818-1880), épouse d’Adolphe Thiers. Cette œuvre charitable avait pour but « de venir en aide aux enfants dont les pères sont morts pour la défense du pays, soit qu'ils aient été tués sur le champ de bataille, soit qu'ils aient succombé aux maladies contractées dans leur service ».