7. Crimes de guerre
7.3. Les premiers bombardements de Nancy
Le 4 septembre 1914, un Taube allemand bombarde pour la première fois la cité en lâchant deux bombes à proximité de la cathédrale, ne causant que des dégâts matériels. Le 9, l'artillerie allemande à longue portée tire depuis l'étang de Brin et Réméréville plus d'une soixantaine d'obus qui tuent huit femmes. Enfin, un zeppelin détruit le 26 décembre les vitraux de la basilique Saint-Epvre avec cette lettre d'accompagnement : "Bon Noël ; aimable envoi du Kaiser". Ces actes ne sont que le prologue d'un pilonnage régulier qui se prolongera durant toute la guerre pour un bilan humain de 177 morts et 299 blessés, auquel s'ajoutent des dommages économiques limités.
D'emblée, l'année 1914 annonce les modalités des bombardements (par avions, zeppelins ou canons), ainsi que les objectifs stratégiques (désorganiser la vie de la cité pour en faciliter la prise en septembre), puis psychologiques (installer un climat permanent de terreur jusqu'à l'issue du conflit).
Les bombardements de Nancy constituent un crime de guerre à double titre du fait de son statut de "ville ouverte" qui l'exclut des objectifs militaires et de l'article 23 de la première convention de La Haye de 1899 ("il est interdit d'attaquer ou de bombarder des villes, villages, habitations ou bâtiments qui ne sont pas défendus").