5. La bataille de la trouée de Charmes

5.2. La chute du fort de Manonviller

Ce fort d'arrêt, construit en 1879-1882 et situé à l'est de Lunéville, se trouve en position de pointe lors de l'offensive allemande de l'été 1914. À l'avant-garde du système Séré de Rivières, sa position en hauteur en fait le principal verrou de la trouée de Charmes et le témoin privilégié du reflux des troupes françaises à partir du 18 août. Dès lors, des bombardements sporadiques depuis le fort visent les premières unités ennemies dans l'attente du choc frontal. Celui-ci a lieu le mardi 25 août lorsque les obus de l'artillerie lourde allemande écrasent pendant trois jours les quelque 800 hommes de la garnison sous un déluge de feu avec des pièces de 210 et 305 mm, puis les 420 mm des canons à longue portée.

À première vue, l'événement apparait comme une défaite française qui influencera malencontreusement l'état-major par une note d'août 1915 ordonnant le désarmement de l'ensemble des ouvrages fortifiés de la frontière. En réalité, le fort de Manonviller a résisté à plus de 5 000 projectiles et a fixé le corps de siège de la VIe armée allemande. En contrariant les mouvements ennemis, il a permis à la fois de réorganiser les défenses françaises sur le Grand Couronné tout en favorisant le transfert de troupes à l'ouest afin de gagner la première bataille de la Marne en septembre 1914.

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