6. La bataille du Grand Couronné
(4 - 13 septembre 1914)
6.4. Les conséquences de la bataille du Grand Couronné
Le bilan humain reste approximatif. En considérant les corps ensevelis dans les trois cimetières militaires de Champenoux (2 861), Courbessaux (2 6709) et Friscati (9 281), on dépasse les 15 000 morts côté français sans que puissent être néanmoins différenciés les combats d'août à septembre 1914, c'est-à-dire la bataille des frontières, de celle du Grand Couronné. Les sources allemandes font, quant à elles, mention de 17 000 tués et 49 000 blessés pour une durée similaire.
En ce qui concerne les destructions, leur importance est d'autant plus forte qu'elles suivent l'avancée et le recul des armées sur une ligne de front mouvante. Les ravages de l'artillerie se mêlent à la violence des combats rapprochés, ainsi que des incendies volontaires déclenchés par les Allemands. Majoritairement, ce sont des villages qui sont touchés, même si, aux deux extrémités de la ligne de front, Pont-à-Mousson et Lunéville sont partiellement frappées et les bombardements répétés de la première de ces deux villes sont abondamment illustrés dans la presse nationale. Quant aux bombardements de Nancy, s’ils provoquent des pertes humaines et des dommages réels et sensibles, ils n'en restent pas moins isolés.
D'un point de vue militaire, le Grand Couronné est une victoire française mais une victoire à la Pyrrhus. Les deux armées sortent épuisées du combat et le repli allemand ne fait que reporter la menace sur la Seille. Certes, la capitale lorraine n'est pas prise mais l'importance de cette bataille d'arrêt est atténuée par la peur d'avoir vu Paris envahi et le début de l'offensive sur la Marne. Or, le sort de la Marne s'est joué dans une large mesure à Nancy : c'est grâce à la résistance de Castelnau au Grand Couronné que Joffre peut transférer des troupes au nord et ainsi empêcher l'encerclement par la deuxième tenaille allemande du plan Schlieffen.
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