7. Crimes de guerre

7.2. Gerbéviller-la-Martyre

Le 24 août 1914, une soixantaine de chasseurs à pieds de l'adjudant Chèvre couvre la retraite du 8e corps et arrête sur le pont de la Mortagne la progression des Bavarois de la brigade Clauss, leur infligeant de lourdes pertes. Une fois maîtres de la ville, les Allemands multiplient plusieurs jours durant les exactions contre les civils (arrestations, fusillades, viols…) et les biens (pillage, incendies…). Paradoxalement, le chiffre de 96% d’immeubles détruits est avancé mais le nombre de victimes reste imprécis (une cinquantaine de morts et une centaine de disparus selon la commission d'enquête officielle de 1914).

À la différence de la Belgique où les crimes perpétrés par les Allemands visent à instaurer un climat de terreur propice à une avance rapide de leurs armées, ceux de Gerbéviller résultent davantage d'une bataille locale. Ce sont des actes collectifs couverts, peut-être inspirés, par le commandement et qui s'expliquent par la volonté de briser une résistance ennemie. Ici, la répression contre des partisans ne joue pas, même s'il fut là encore un motif avancé par les Bavarois.

Les "atrocités allemandes" génèrent des vagues de panique qui gagnent la Lorraine française à partir de la mi-août 1914 et s'éteignent progressivement avec le passage à la guerre de position. Utilisées par la propagande, on les présente côté français à la fois comme un révélateur de la nature barbare de l'ennemi et un symbole patriotique. Dès l’hiver 1914-1915, des cérémonies commémoratives sont organisées sur les lieux mêmes et le 26 juin 1921 "Gerbéviller-la-Martyre" obtient la Croix de Guerre, suivie de la Légion d'honneur le 27 juillet 1930.

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