2. La guerre moderne

2.3. La guerre des tranchées

La "guerre des tranchées" est devenue à ce point emblématique qu'elle semble résumer à elle seule la Grande Guerre. On oublie cependant que l'invention de cette forme de combat remonte à la bataille de Moukden, de février-mars 1905, qui oppose les Russes aux Japonais. Elle se définit comme une méthode de siège où un réseau de sapes doit permettre la destruction de la place ennemie, appliquée cette fois dans un espace naturel. C'est une guerre de position où les moyens de défense l'emportent sur l'attaque.

La naissance de la tranchée en 1914 est empirique. Des modèles existent bien dans les livrets militaires mais surtout en couverture d'ouvrages fortifiés et réalisés par le génie. Dès le mois de septembre, l’ampleur des pertes humaines et l'épuisement des soldats les amènent à creuser des trous individuels appelés "trous de renard" qu'ils relient entre eux par des boyaux. Le système s'organise progressivement dans l'espace avec l'organisation en triples lignes (premières lignes de combat précédées d'avant-postes d'observation ; deuxièmes lignes de soutien ; troisièmes lignes de réserve reliées aux zones de repos, d'artillerie et de commandement).

Les tranchées gagnent en efficacité défensive avec l'installation de réseaux de fils de fer barbelés (les "séchoirs"), le creusement d'abris souterrains, l'invention du camouflage et surtout, côté allemand, par l'utilisation systématisée du béton. Face à face, dans une proximité inédite, les belligérants s'affrontent désormais dans de micro-territoires, séparés entre eux par un "non lieu" vide d'hommes, un no man's land.

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