5. La bataille de la trouée de Charmes

5.1. Le point faible du système Séré de Rivières

La trouée de Charmes est un territoire d'une cinquantaine de kilomètres qui sépare le camp retranché d'Épinal de celui de Toul et dépourvu de tout ouvrage intermédiaire d'importance. Elle représente à la fin du XIXe siècle le ventre mou du système Séré de Rivières par lequel on espère une pénétration de l'ennemi afin de l'enfermer dans la nasse des places fortes lorraines en liaison avec les armées de l'arrière.

L'hécatombe de Morhange symbolise l'échec de Joffre à la bataille des frontières et entraîne une importante contre-offensive allemande à partir du 20 août 1914. Sûr de l'irrésistible poussée de l'armée impériale, von Moltke décide alors de modifier le plan Schlieffen en décidant d'enfoncer les armées françaises et réaliser ainsi la deuxième tenaille de l'encerclement par le sud. La trouée de Charmes doit être le lieu de cette percée décisive.

Les Allemands ignorent pourtant que le repli français n'a pas tourné à la débâcle. La 2e armée de Castelnau se reconstitue sur une ligne défensive du Grand Couronné à la côte d'Essey, soutenue au sud-est par la 1e armée de Dubail. La rencontre se déroule en trois temps : du 24 au 28 août, les Allemands échouent à percer le front par la trouée de Charmes ; s'ensuit une phase d'accalmie entre le 29 août et le 4 septembre, avant l'effort définitif sur le Grand Couronné (4-13 septembre).

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