4. Le soldat

4.1. Le poilu

Le soldat français s'identifie au "poilu", terme utilisé depuis le 19e siècle et qui s'impose rapidement pour désigner le combattant courageux car viril. Il en va de même pour les Alliés, qu'ils soient anglais (les "tommies") ou américains (les "sammies"). À l'inverse, on dénigre l'ennemi d'abord par les mots : c'est le barbare non civilisé, le personnage quelconque et insignifiant ("Fritz"), très laid ("boche") et affublé d'un équipement ridicule (le "casque à pointe").

La mobilisation par la France de 7 891 000 hommes durant toute la guerre rend anonyme chacun de ces combattants englobé dans des appellations génériques ("poilu", "brave", "héros"…) et indifférencié dans son équipement standardisé. Celui-ci est constitué, en plus des armes et de la tenue bleu horizon, de "l'as de carreau" (le nécessaire de campagne porté sur le dos), la musette (les vivres de réserve), les trois cartouchières, plus tard le "groin de cochon" (ancêtre du masque à gaz).

Les 26 kg de l'équipement laissent peu de place aux objets personnels. Tout soldat se doit pourtant de porter ses papiers militaires et plaques d'identité (au cou et au poignet). S'y ajoutent inévitablement le nécessaire à écrire, et, en fonction de la position sociale, une montre, la bague de mariage, des insignes religieux ou des talismans, des portraits et lettres intimes… Enfin, on retrouve souvent chez le soldat des jeux de poche pour conjurer l'ennui… ou le sort.

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