2. La guerre moderne
2.2. Des batailles au combat
Les combats d'août à septembre 1914 sont encore des "batailles" dans le sens où les deux armées en mouvement recherchent l'affrontement direct. La victoire doit venir d'une puissance de feu supérieure, d'une plus grande mobilité et du surnombre face à l'ennemi. L'échec de Morhange démontre cependant la suprématie de la défense sur l'attaque et la supériorité de l’organisation matérielle sur l'héroïsme individuel. On entre alors dans une nouvelle ère, celle du combat terré où la violence guerrière s'accumule sur des espaces réduits. Il s'agit alors plus de tenir que de conquérir.
Les conséquences immédiates sont la transformation du soldat afin de le rendre à la fois "invisible" à l'ennemi et résistant aux conditions naturelles. A partir de 1915, les couleurs vives de la tenue bleue et garance, instaurées en 1877, sont remplacées par le bleu horizon, les objets brillants disparaissent. On mobilise alors des artistes pour inventer l'art du camouflage, à l'instar du peintre de l'École de Nancy Louis Guingot (1864-1948), créateur avec l'aide du patron des Magasins Réunis, Jean-Baptiste-Eugène Corbin, de la tenue léopard.