1. La guerre en 1914

1.1. La bataille des frontières

On appelle "bataille des frontières" la première phase des combats d'août 1914 caractérisée par la guerre de mouvement et la recherche de l'affrontement décisif amenant la capitulation adverse. Côté français, on met en œuvre le plan XVII inspiré par Foch en 1911. La principale attaque, rapide et brutale, soutenue par des opérations secondaires de fixation des troupes allemandes en Haute Alsace et dans les Ardennes, doit se produire en Lorraine annexée. Les opérations démarrées le 12 août s'annoncent comme un succès jusqu'à la bataille de Morhange-Sarrebourg où le coup d'arrêt porté par l'ennemi entraîne des pertes gigantesques (27 000 soldats tués le samedi 22 août, 40 000 en trois jours). La retraite des armées françaises est généralisée, suivie de près par la contre-offensive des Impériaux.

Le plan allemand dit Schlieffen est arrêté en 1905 mais remanié par le général von Moltke avant le déclenchement du conflit. C'est également un plan offensif limité dans le temps : avant de se retourner à l'est contre la Russie qui n'a pas achevé sa mobilisation, l'Allemagne doit envelopper les armées françaises par un large mouvement de contournement du système défensif Séré de Rivières pour se diriger ensuite sur Paris. Son succès suppose la violation de la neutralité du Luxembourg et de la Belgique, ce qui met le Reich en position d'agresseur.

Des deux côtés on envisage un conflit court puisque l'importance des mobilisations rend économiquement impossible une guerre d'usure. Les plans sont appliqués dans les temps, l'idée d'une "attaque brusquée" allemande relevant du mythe. On sous-estime cependant largement la puissance du feu de l'ennemi avec, pour la France, le facteur aggravant de la non prise en compte de l'engagement simultané des troupes d'active et de réserve allemandes.

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