3. Les armes
3.1. Les armes individuelles
L'équipement du soldat français différencie les armes offensives, destinées à tuer, des armes défensives chargées de la protection individuelle. Dans l'optique d'une guerre courte et brutale, les premières ont l'avantage lorsque s'engagent les premiers combats. Il s'agit des armes de tir (fusils Lebel contre Mauser), de poing (revolver de 1892) ou d'armes blanches (sabres, poignards, baïonnettes…). Les armes défensives sont sous-représentées puisqu'il faut entrer le plus rapidement en contact avec l'ennemi pour engager le corps-à-corps.
Rapidement cependant la nature des combats prend un aspect inconnu. On se rend compte que la puissance de feu de l'ennemi rend cruciale la protection du soldat, notamment face à l'artillerie. Le casque Adrian remplace alors le képi – adopté depuis 1884 - ou le shako dans l'armée française à partir de 1915, le casque d'acier celui de cuir bouilli dans l'armée allemande. La guerre de position modifie également le type d'armes : la grenade à main supplante la baïonnette peu maniable dans le combat de tranchées, les armes à répétition se généralisent.
Paradoxalement, alors que la panoplie des instruments de mort se diversifie et se standardise au fur et à mesure du conflit, on voit apparaître une individualisation de l'armement. Le soldat constitue son équipement, pris parfois à l'ennemi, et invente ses armes non conventionnelles mais tolérées par le commandement (pelles tranchantes, casse-têtes, frondes…).