7. Crimes de guerre
7.1. Nomeny
"Nous avons éprouvé une véritable impression d'horreur quand nous nous sommes trouvés en présence des ruines lamentables de Nomény"… C'est en ces termes que la commission nationale sur les crimes allemands relate les événements qui se sont déroulés dans ce bourg situé sur la Seille, entre Nancy et Metz, le 20 août 1914. Les exactions sont le fait des 2e, 4e et 8e régiments bavarois sous le commandement du colonel von Hannapel qui décide l'application de la loi martiale. En d'autres termes, les crimes de guerre sont couverts par un vernis de légalité militaire et présentés comme une contre-mesure face à des initiatives locales, à savoir la présence (invérifiée) de francs-tireurs parmi la population.
Le bilan est lourd… Les maisons sont pillées avant d'être incendiées, alors même que les habitants s'étaient réfugiés dans les caves. Une cinquantaine d'hommes, de femmes et d'enfants sont massacrés et leurs cadavres abandonnés dans les décombres. L'arrivée de réfugiés à Nancy crée un mouvement de panique et la révélation de ces crimes suscite un retentissement national dont se fera l'écho le conseiller général du canton de Nomeny et député, Louis Marin.
On peut tenter d'expliquer les événements par une conjonction de facteurs : la violence des combats dans la région de la Seille, la confusion des troupes allemandes parfois victimes de leurs propres projectiles à proximité de la commune, les rumeurs de prisonniers allemands torturés et démembrés par les Français, le franc-tireur toujours…