L’occupation allemande

La vie quotidienne sous l’occupation militaire

Les troupes allemandes et aussi françaises détruisent le tissu bâti et les infrastructures et saccagent les ressources agricoles, privant la population d’une partie des récoltes, compromettant parfois aussi la récolte de l’année suivante ; les prix des denrées de première nécessité subissent l’inflation. Pour le logement et la nourriture des troupes d’occupation, des forces de gendarmerie et de l’administration civile allemandes, toutes sortes de prélèvements sont opérés. Les habitants, contraints de loger les troupes tant que des casernements n’ont pas été aménagés, subissent des réquisitions de vivres, bétail, matériaux, vêtements, etc. Les communes sont soumises à des contributions en argent et en nature.

L’occupation ne s’est néanmoins pas accompagnée d'une pénurie alimentaire comparable à celle des deux guerres mondiales, même si les privations causent une surmortalité (épidémies de typhoïde et de dysenterie). En septembre-octobre 1870, la peste bovine sévit, suscitée par la présence de nombreux cadavres d’animaux.

L’instruction publique est un peu moins maltraitée que la presse, victime de la censure. Il n’y a aucun changement dans le programme des écoles primaires, dont les classes rouvrent le 19 octobre 1870, ni dans la situation des instituteurs. Le lycée de Nancy tente de profiter du régime d’autonomie des établissements d’instruction en Allemagne et renonce temporairement à son statut d’établissement de l’État. Quant au recteur, il est suspendu de ses fonctions par l’autorité allemande. À l’université, comme du reste dans les tribunaux judiciaires, il n’y a pas de rentrée en novembre 1870 ; les professeurs dispensent les cours en privé à leur domicile, sans être inquiétés malgré les arrêtés pris contre les fonctionnaires français qui assument clandestinement leurs fonctions.

Les dommages subis par la population tout au long de l’occupation, qui se prolonge en Meurthe-et-Moselle jusqu’à septembre 1873, donneront lieu après la libération du territoire à des procédures de dédommagement.

        

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