Le conflit et l’occupation dans l’opinion publique

Entre fausses nouvelles et véritable débâcle, une désillusion rapide

Après la défaite impériale de Frœschwiller-Wœrth le 6 août 1870, la population est plongée dans l’inquiétude, la consternation et presque le découragement. Devant les portes de la sous-préfecture de Toul se tient en permanence une foule attendant avec anxiété les dépêches qui sont affichées. Les volontaires sont désormais peu nombreux et les citoyens de 25 à 50 ans sont inscrits d’office. On compte sur le corps des sapeurs-pompiers et surtout la compagnie des francs-tireurs pour agir. Les officiers en retraite sont sollicités pour reprendre du service. Les fusils encore conservés à l’arsenal sont distribués.

Des bruits contradictoires circulent, suscitant l'émoi dans la population. Début août, la fausse nouvelle d’une victoire française provoque une forte hausse à la bourse de Paris. Fin août, ce serait les troupes de Mac Mahon qui auraient remporté une victoire à Verdun, taillant en pièces une armée prussienne (35 000 Prussiens auraient été tués et 5 généraux faits prisonnier, contre 500 soldats français tués ou blessés). La population attend avec tant d’impatience la victoire de son armée et elle est prête à croire l’impossible. Quand l’Empereur capitule à Sedan le 2 septembre 1870, c’est la désillusion et l’abattement.

Dans les départements de la Moselle et de la Meurthe, des civils continuent pourtant à résister aux envahisseurs. Des apprentis espions s’activent partout. On cache et on assiste les troupes françaises. On cherche à égarer les soldats prussiens. On sabote les installations utiles aux ennemis et le ressentiment donne lieu à de nombreux actes de violence.

        

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