Au-delà des combats et des sièges, la guerre se traduit surtout, à partir d’août 1870 et pour sept mois, par un régime d’occupation militaire très rapidement organisé ; les ressources locales doivent subvenir à l’entretien et au ravitaillement de l’occupant.

Le général Adolf von Bonin (1803-1872) est nommé gouverneur général de Lorraine ; il s’installe avec son état-major au palais du Gouvernement à Nancy. Il y est assisté du marquis de Villers, commissaire civil d’origine lorraine. La province comprend : les arrondissements de Nancy, Lunéville et Toul pour la Meurthe (avec comme préfet allemand le comte Renard) ; les départements de la Meuse et des Vosges ; l’arrondissement de Briey, placé sous l’administration civile du préfet de la Meuse. Un organe de presse officiel est créé, destiné à la publication des actes du gouverneur général, du commissaire civil et du préfet de la Meurthe, qui paraît du 8 septembre 1870 au 28 mars 1871 (fin de l’occupation militaire). Les lois françaises ne restent en vigueur que dans la mesure où elles ne contreviennent pas à l’état de guerre.

Les fonctionnaires ayant été invités par le gouvernement de la Défense nationale à refuser de servir l’occupant, celui-ci met en place une administration civile chargée d’assurer la sécurité et protéger les communications des armées. Chaque général gouverneur de province (à Nancy, Reims et Versailles) est secondé par un commissaire civil ayant autorité sur des préfets allemands dotés d’un pouvoir de justice, police et finance. Les sous-préfectures sont supprimées fin novembre dans la partie de la Lorraine qui n’a pas vocation à être annexée. Les maires des chefs-lieux de canton sont chargés de relayer les insctructions et veiller au respect des décisions administratives et fiscales. En cas d’infraction aux lois de l’occupant sur le territoire de leur commune, les maires sont, avec leurs conseillers municipaux, les premières victimes des représailles exercées par l’occupant.