Le 14 juillet 1870, avant même la déclaration de guerre à la Prusse, un décret impérial met en activité les jeunes gens appartenant à la deuxième portion du contingent des classes de 1863, 1867, 1868 et 1869 ainsi que les militaires et jeunes soldats liés au service à un titre quelconque, appartenant à l’armée de terre ou à l’armée de mer et faisant partie de la réserve ou se trouvant en congé renouvelable. Le 17 juillet 1870, une circulaire fait appel aux engagements volontaires à partir de l’âge de 17 ans accomplis (l'âge du recrutement est celui de la majorité civile : 21 ans). Les engagés volontaires ayant une instruction militaire suffisante sont immédiatement dirigés vers les portions actives et les hommes ayant déjà servi sont réintégrés dans leurs armes respectives. Les hommes n’ayant pas d’éducation militaire reçoivent une instruction sommaire avant de rejoindre les bataillons de l’armée active. La mobilisation se fait lentement.
Les villes proches de la frontière nord-est, qui ne sont pas prêtes logistiquement à accueillir autant de troupes en si peu de temps, voient se concentrer les forces françaises avant leur départ pour la frontière. Les services de renseignements rapportent ainsi de nombreux cas de soldats ivres dans les rues de Nancy.
Le maréchal Le Bœuf, ministre de la guerre, déclare au début du conflit « Nous sommes prêts et archiprêts. La guerre dût-elle durer deux ans, il ne manquerait pas un bouton de guêtre à nos soldats ». Mais l’intendance n’arrive pas à s’organiser : l’équipement, les munitions, l’habillement et surtout le service médical font souvent défaut. Lorsqu’ont lieu les premiers combats à la frontière, deux semaines après la déclaration de la guerre, tout le matériel et tous les soldats ne sont pas encore acheminés à leurs portes.