Pour soutenir la République naissante se créent dans quelques localités du département des cercles républicains. À Gerbéviller, « le cercle démocratique et populaire » est ainsi fondé le 10 avril 1871. Il est notamment constitué de personnes liées aux réseaux républicains lunévillois comme Jean-Baptiste Ravolt, un ancien instituteur, déporté sous le Second Empire et journaliste au Progrès de l’Est. L’adjoint au maire de Gerbéviller, Auguste Roville, élu en 1871 dans un conseil municipal entièrement renouvelé, est également le vice-président de ce cercle.

Installé dans un appartement près de la mairie, le cercle réunit près de 70 personnes à la fin de l’année 1871. Présenté par le préfet comme « le rendez-vous habituel de tous les républicains avancés de Gerbéviller et du canton », le cercle assure par ailleurs « le colportage clandestin du Progrès de l’Est et de brochures politiques venant de Genève », ce qui inquiète des autorités alors favorables aux monarchistes.

Ainsi, le cercle est fermé par le préfet de Meurthe-et-Moselle le 22 janvier 1874, officiellement « au point de vue de la moralité ». En réalité, il estime que ce cercle est un « foyer de propagande radicale » qu’il faut à tout prix « éteindre ». Les services préfectoraux soupçonnent même l’un de ses membres d’avoir pris part au printemps 1871 à la Commune de Paris.