Les opérations militaires

Le coup de main de Fontenoy-sur-Moselle

Le 9 novembre 1870, un ordre ministériel institue un comité militaire des Vosges, dont les missions s’étendent aux départements de la Meuse et de la Meurthe. C’est ainsi qu’en forêt de Boëne, près de Lamarche (Vosges), la résistance se forme, rassemblant trois-cents volontaires et anciens soldats. Afin de ralentir l’ennemi, la ligne de chemin de fer de Strasbourg doit être coupée et la stratégie visant le pont de Fontenoy-sur-Moselle est arrêtée.

Le 22 janvier 1871 à 5 h 15, l’Avant-Garde de la Délivrance, émanation du comité militaire des Vosges, touche à son objectif : « Le voilà enfin ce Fontenoy, vers lequel nous courions depuis si longtemps…». À 7 h 15, la détonation retentit ; deux arches du pont viennent de s’écrouler sous les cris des partisans et une troisième est fissurée.

Alors que les francs-tireurs s’enfuient du village, le sort des habitants de Fontenoy-sur-Moselle est scellé. Jugés complices des troupes françaises, ils subissent la colère aveugle de l’ennemi qui déferle dans le village dès 8 h : certains périssent sous les coups prussiens, vingt-trois sont faits prisonnier, d’autres enfin parviennent à fuir vers Velaine-en-Haye, Sexey-les-Bois et Aingeray. À 13 h, l’ordre est donné de piller les maisons. Trois heures plus tard, de multiples incendies ravagent le village et le consument jusqu’au 25 janvier. 51 maisons sont ainsi sinistrées, seules six restent debout .

        

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