Le conflit et l’occupation dans l’opinion publique

L’engouement populaire et la ferveur patriotique du début du conflit

En juillet 1870, la majorité de la population adhère aux décisions politiques du gouvernement. On désire la paix, mais on saura faire la guerre si la dignité de la France l’exige. Le peuple se montre indifférent à la candidature de Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen, cousin catholique du roi de Prusse, au trône d’Espagne, mais la haine des Prussiens excite au plus haut degré la fibre nationale. On a confiance dans le succès de l’armée française et on attend avec une impatience fébrile la réponse de la Prusse à l’ultimatum impérial. Les réservistes répondent avec empressement et la Garde nationale mobile se tient prête.

L’opinion publique préparée accueille donc favorablement la déclaration de guerre. Des volontaires décidés se pressent pour s’enrôler. Les militaires de passage sont partout accueillis par des témoignages de sympathie. On distribue du vin, de la viande et du tabac à « ceux qui partent se battre ». Le vin est apporté sur des chariots pavoisés du drapeau tricolore. À Pont-à-Mousson, chaque train part aux cris de « Vive l’Empereur, vive la France, vive Pont-à-Mousson ! » lancés par une foule où se mêlent toutes les classes sociales. Dès le début des hostilités, des comités s’organisent dans les villes pour venir en aide aux blessés. Des souscriptions sont ouvertes dans presque toutes les localités et des sommes importantes sont offertes par les habitants.

Le 22 juillet, les soldats de la Garde impériale sont accueillis avec effusion à leur arrivée à Nancy. Le 28 juillet, l’empereur et le prince impérial quittent leur palais de Saint-Cloud pour rejoindre la ville de Metz. Partout sur leur passage, ils reçoivent un accueil chaleureux.

        

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