Le conflit et l’occupation dans l’opinion publique

«Sous la botte» : la population face aux exigences prussiennes

Dès la nomination du gouverneur général prussien en Lorraine, le 29 août 1870, Le Moniteur officiel du gouvernement général de la Lorraine devient le seul organe d’informations. La censure ne sera adoucie que le 15 avril 1871, permettant à certains journaux de paraître à Nancy à condition qu’ils s’abstiennent de propos hostiles envers les autorités allemandes.

La loi militaire est rigoureuse et si elle n’est pas respectée, les magistrats municipaux craignent pour leur cité des répressions violentes. Les rassemblements sont sévèrement interdits. Les monnaies prussiennes et bavaroises doivent être acceptées et ont cours forcé dans le département de la Meurthe. Ces mesures sont vécues comme des humiliations par la population. Les soldats français doivent saluer en premier tout officier allemand, ou bien ils s’exposent au bannissement de leur ville.

La population des territoires envahis a l’obligation de loger les troupes ennemies (le loyer des habitants servant de base à la répartition). Elle doit satisfaire à leurs exigences de confort (les familles doivent souvent laisser leurs chambres). Les maires, en charge de l’attribution des logements, se heurtent aux plus grandes difficultés. Cette situation entraîne des querelles et des rixes fâcheuses troublant l’ordre public et la bonne entente souhaitée par l’autorité militaire allemande. Des voix continuent à s’élever, comme celle du curé de Pierrepont tenant des propos blessants pour l’armée allemande dans son sermon du 19 avril 1871, mais c'est par une simple lettre que le commissaire civil impérial somme le préfet à prendre les mesures nécessaires.

        

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