Les opérations militaires

Le siège de Toul

La place forte vieillissante de Toul se trouve sur la ligne de chemin de fer Paris-Strasbourg. Prendre la ville permettrait aux Prussiens de ravitailler plus facilement les troupes. Avant le 12 août, le commandant de la place de Toul demande sans succès au général directeur du génie à Metz de pouvoir faire sauter le pont ferroviaire de Fontenoy-sur-Moselle et le tunnel ferroviaire de Foug pour gêner l’avancée de l’armée prussienne.

Le 14 août, l’armée régulière se replie sur Châlons avec son armement et ne laisse dans la place forte que 2600 hommes pas nécessairement formés au combat, menés par le commandant Huck. Le même jour, des batteries allemandes s’installent sur les coteaux environnant Toul, notamment sur le mont Saint-Michel, non protégé par des ouvrages français.
Le 18 août, un parlementaire prussien demande le libre passage des troupes prussiennes sous les murs de la ville mais cette proposition est refusée. Pendant que des troupes prussiennes contournent Toul pour se diriger vers Paris, une partie s’installe dans les villages alentours et commence le blocus de la place qui consiste pendant un mois à alterner bombardements et demandes de reddition. À partir du 13 septembre, les bombardements de la ville sont continuels, de jour comme de nuit. Le 23 septembre, après environ huit heures de bombardements intensifs qui entraînent des morts parmi les civils et des dégâts importants sur les bâtiments, la reddition devient inéluctable à moins de voir la ville finir en ruine.

L’état des pertes françaises s’élève à une quarantaine de tués et une centaine de blessés, militaires et civils confondus. La résistance de la place forte a permis de retarder l’avancée des troupes ennemies vers l’intérieur de la France mais il sera reproché au maire et au conseil municipal d’avoir demandé la capitulation dès le 16 août et l'on blâmera le commandant Huck d’avoir rendu la place avant qu’il y eût été fait brèche, de n’avoir pas détruit le matériel d’artillerie et les munitions et mis hors service les armes avant de les livrer à l’ennemi.

        

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