Suivant l’instruction impériale du 28 mars 1868, des corps de francs-tireurs, chargés principalement d’assurer la défense de leurs foyers, peuvent se constituer comme auxiliaires de la Garde mobile. Les sociétés de tir sont transformées en compagnies de francs-tireurs, avec une organisation militaire. Chaque compagnie est commandée par un capitaine aidé de lieutenants. Les membres de la compagnie doivent contracter un engagement volontaire d’un an au titre de la Garde nationale mobile. En septembre 1868, il existe deux compagnies de francs-tireurs dans le département : celle de Nancy et celle de Frouard.
Après le début de la guerre, les corps de francs-tireurs sont considérés comme des troupes non régulières. Le 31 août 1870, une ordonnance du général prussien von Bonin indique que tout individu qui est pris les armes à la main, sans pouvoir justifier de sa qualité de soldat français, en établissant qu’il a été régulièrement appelé et porté sur les listes d’un corps militairement organisé, et ne se distinguant pas par des insignes militaires et uniformes inséparables de sa tenue et reconnaissables à l’œil nu à portée de fusil, doit être jugé par un conseil de guerre ; le châtiment oscille entre les travaux forcés en Allemagne et la peine de mort.
L’organisation improvisée et l’insuffisante discipline des corps limitent leur efficacité guerrière mais inspirent exaspération et terreur à l’ennemi, sans influer sensiblement sur le cours de la guerre. Les opérations, consistant à attaquer des points stratégiques ou des soldats allemands isolés avant de se retirer, entraînent souvent des représailles pour les civils qui subissent les exactions de l’armée ennemie, comme Vézelise, obligée de payer une taxe de 100 000 francs-or à la suite d’une opération d’un groupe de francs-tireurs en septembre 1870, ou encore Fontenoy-sur-Moselle en janvier 1871.