Un département face aux épreuves (1870-1945)

Les guerres

Entre le 19 juillet 1870 et le 8 mai 1945, soit près de 75 ans, la France est engagée dans trois conflits. Ces trois conflits impliquent pour chacun d’entre eux son voisin allemand comme adversaire et marquent à chaque fois profondément le pays et sa population. Ces trois conflits sont les premiers de l’histoire à susciter autant de traces mémorielles, monumentales et associatives. Ainsi, à la suite de la guerre de 1870-1871, les premières associations d’anciens combattants se constituent. Si leur fonctionnement est alors encore balbutiant, elles préfigurent les puissantes fédérations – dont l’Union nationale des combattants – qui émergent après la Première Guerre mondiale. La Seconde Guerre mondiale, dont la durée des combats militaires se limite à quelques semaines, est marquée par l’action de la Résistance qui combat l’ennemi occupant le territoire national et le régime de Vichy qui le soutient.



Julien Panigot, vétéran de la guerre de 1870-1871

Eugène Schallet, vétéran de la Grande Guerre

Marcelle Dorr, résistante



À l’été 1940, Marcelle Dorr devient bénévole à la Croix Rouge afin de venir en aide aux soldats français prisonniers de guerre transitant par la gare de Nancy. André Cajelot, facteur aux écritures de Nancy-ville, monte rapidement un réseau d’évasion des prisonniers de guerre intitulé « Renseignements gare Nancy ». Le contact s’établit avec Marcelle Dorr. Sa maison sert alors de refuge pour les prisonniers évadés, et elle leur fournit des faux papiers afin qu’ils puissent passer en zone libre.

Le 14 juin 1941, les époux Dorr sont arrêtés à leur domicile par la Gestapo de Nancy. Leur activité ayant pris une forte extension (plus de mille prisonniers de guerre auraient bénéficié de l’aide de la famille Dorr), elle devenait moins facile à cacher. De même, deux prisonniers de guerre arrêtés par les Allemands auraient dévoilé l’assistance qui leur avait été apportée au cours de leur évasion.

Si Raoul Dorr est relaxé après deux mois de prison, sa femme est condamnée par le tribunal militaire allemand de Nancy à la peine de mort, commuée en prison le 4 août 1941. Elle est alors internée à Cologne, puis à Wittlich-Gerolstein. À l’été 1943, elle tombe gravement malade « des suites de mauvais traitements, d’excès de travail et de manque de nourriture ». Elle est opérée trois fois, mais succombe fin novembre à la troisième opération.

Sabotage du 5 septembre 1943 sur la ligne Toul-Neufchâteau à hauteur de Punerot.
Arch. dép de Meurthe-et-Moselle, 2 Fi 4069

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Chevalier de la Légion d’honneur, à titre posthume