Agriculture

Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le maintien à la terre d’une part importante de la population s’est appuyé sur une économie avant tout fondée sur la pluriactivité. En Meurthe-et-Moselle, certaines communes industrialisées depuis la fin du XIX^e siècle connaissent tôt une diminution importante de la main-d’œuvre agricole. Mais après la Seconde Guerre mondiale, le mouvement se généralise avec l’intensification de la mécanisation et des intrants, perçue alors comme le chemin vers la modernité. Cette évolution est marquée par la diminution importante et continuelle du nombre de paysans dans les campagnes. On passe ainsi en Meurthe-et-Moselle de 17,5% des actifs travaillant dans le monde agricole en 1946 à 3,1%, 30 ans plus tard.

Les « survivants » de cette évolution sont pour la plupart issus de la moyenne paysannerie. Cette génération, née dans l’entre-deux guerres, s’investit massivement au cours des années 1950 dans la Jeunesse agricole catholique. Ceux qui quittent la terre viendront, quant à eux, essentiellement nourrir les rangs des ouvriers d’une industrie alors en plein essor.

En 1966, Louis Sesmat s’installe, avec son frère Michel et un autre couple, dans un des premiers GAEC (exploitation agricole gérée collectivement) créés en France. La famille Sesmat est établie sur ses terres à Dieulouard depuis le XVIII^e siècle. Cette exploitation équipée de technologies de pointe sera régulièrement reconnue par plusieurs prix agricoles. En parallèle, il assume de nombreuses responsabilités dans le monde agricole, débutées dès ses jeunes années au sein de la Jeunesse agricole catholique, jusque dans les années 1990. Ses engagements lui permettront, selon ses mots, « d’aider les responsables à devenir plus aptes à remplir leurs responsabilités, et, à l’occasion de compléter la formation professionnelle indispensable aux jeunes agriculteurs aujourd’hui »*¹.

*¹ Le Paysan lorrain, 1er mars 1965.

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Arch. dép. de Meurthe-et-Moselle, 23 Fi 19/7