La Guerre d’Algérie

En Meurthe-et-Moselle, les actualités de la décolonisation ne suscitent que peu d’intérêt dans l’opinion jusqu’à la défaite française à Dien-Bien-Phu, en Indochine en 1954. Mais une autre étape de la décolonisation a des répercussions sur la population. En 1954, le Front de libération nationale (FLN) commet des attentats et réclame l’indépendance de l’Algérie. La France refuse et s’engage dans une guerre qui se termine par la signature des Accords d’Évian en mars 1962, accordant l’indépendance à l’Algérie. Cette guerre provoque une crise politique en France entraînant le retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958. L’opinion publique en Meurthe-et-Moselle se montre majoritairement favorable à ce retour, dans un climat de violence politique qui mobilise les forces de l’ordre.

Maison des syndicats de Levallois-Perret, le 5 août 1934, assemblée générale annuelle du parti politique de l’Étoile nord-africaine : le drapeau algérien vert et blanc marqué d’une étoile et d’un croissant rouge qui est tendu derrière la tribune, est présenté comme l’oeuvre d’Émilie Busquant. Cette Lorraine est la compagne de Messali Hadj (1898- 1974), le dirigeant de ce parti. Les deux jeunes gens se rencontrent lors de leur arrivée à Paris en 1923. Ensemble, ils portent le combat pour une Algérie indépendante. Lors des nombreuses périodes de détention de son compagnon, elle maintient l’organisation à flot, notamment en servant d’intermédiaire entre son mari et les militants des organisations indépendantistes successives. Dans une lettre du 28 novembre 1952 à son compagnon, Émilie Busquant affirme : « Maintenant le peuple français sait ce qui se passe ici et s’y intéresse. Peut-être que la solidarité fera plus qu’autre chose, mais c’est une honte pour la France. Jamais, au grand jamais, de pareils faits ne s’oublieront. Je ne veux pas mourir avant de voir l’indépendance de l’Algérie. Car, bon gré, mal gré, cela est inévitable ». Décédée en 1953, après plusieurs mois de maladie, Émilie Busquant n’aura pourtant pas l’occasion de connaître l’indépendance de l’Algérie, ni même la guerre qui la précédera entre 1954 et 1962.