Un département face aux épreuves (1870-1945)

Les guerres

Entre le 19 juillet 1870 et le 8 mai 1945, soit près de 75 ans, la France est engagée dans trois conflits. Ces trois conflits impliquent pour chacun d’entre eux son voisin allemand comme adversaire et marquent à chaque fois profondément le pays et sa population. Ces trois conflits sont les premiers de l’histoire à susciter autant de traces mémorielles, monumentales et associatives. Ainsi, à la suite de la guerre de 1870-1871, les premières associations d’anciens combattants se constituent. Si leur fonctionnement est alors encore balbutiant, elles préfigurent les puissantes fédérations – dont l’Union nationale des combattants – qui émergent après la Première Guerre mondiale. La Seconde Guerre mondiale, dont la durée des combats militaires se limite à quelques semaines, est marquée par l’action de la Résistance qui combat l’ennemi occupant le territoire national et le régime de Vichy qui le soutient.



Julien Panigot, vétéran de la guerre de 1870-1871

Eugène Schallet, vétéran de la Grande Guerre

Marcelle Dorr, résistante



Eugène Schallet est mobilisé dès le début du conflit en août 1914. Cité comme un « infirmier dévoué et plein de zèle », « fai[san]t preuve […] de courage et de sang froid », il demeure sur le front jusqu’au 8 août 1918, date à laquelle il est « blessé à l’avant-bras droit par éclat d’obus dans la carrière de Thennes Berteaucourt (Somme) »*. À la fin de la Grande Guerre, il s’engage activement dans l’Union nationale des combattants. Fondée par Georges Clemenceau et le père Daniel Brottier, aumônier militaire, l’UNC, classée à droite de l’échiquier politique, est dans l’entre-deux guerres l’une des deux grandes fédérations d’anciens combattants en France avec l’Union fédérale des associations françaises d’anciens combattants, située à gauche.

Eugène Schallet aurait pu être un soldat allemand…
Né en 1885 à Dornach, Haut-Rhin, Eugène Schallet ne quitte l’Alsace, alors annexée à l’Empire allemand, qu’au printemps 1913. Selon la loi du 26 juin 1889, étant « né […] à l’étranger de parents dont l’un a perdu la qualité de Français », Eugène Schallet peut « réclamer cette qualité à tout âge ». Devenu français à son arrivée à Joeuf, il est « affecté dans la réserve du 94e régiment d’infanterie ». Un peu plus d’un an plus tard, il prend donc part aux combats du côté français.
*Dossier matricule 1828, bureau de recrutement de Thionville, classe 1913. Arch. dép. de Moselle, 2 R 369

Le pansement d’un blessé dans un hôpital, 1914-1918.
Arch. dép de Meurthe-et-Moselle, 2 Fi 1564
Inauguration du monument aux morts de Petitmont, 1921.
Arch. dép de Meurthe-et-Moselle, 28 Fi 489

 

En savoir plus: 

Président de l’Union nationale des combattants, section de Joeuf-Homécourt [1922-1940]
Secrétaire de l’Union nationale des combattants de Meurtheet- Moselle [1928-1951]
Vice-président de l’Union nationale des combattants de Lorraine [1925-1926]
Président de la mutuelle des anciens combattants, section de Joeuf [1925-1939]
Nommé (1941), puis élu (1945) au conseil municipal de Joeuf
Membre de l’Automobile club lorrain (1930)
Médaille militaire (1931)
Médaille de la victoire (1934)
Médailles pour services rendus à la Mutualité : mention honorable (1929), bronze (1931), argent (1935)