Industrie

« La Meurthe-et-Moselle a connu un important développement industriel au XIXe siècle et devient le premier producteur de fer du pays en 1880. L’activité industrielle dispose de nombreux atouts : amélioration des réseaux de communication, capitaux fournis par les banques, entrepreneurs dynamiques et main-d’œuvre abondante. L’activité industrielle est cependant bouleversée à partir de 1914 mais repart dans les années 1920 jusqu’à la crise économique des années 1930. La Seconde Guerre mondiale perturbe une nouvelle fois l’activité industrielle. Elle retrouve toutefois une place prépondérante dans les années 1950. La sidérurgie et la métallurgie continuent à jouer un rôle moteur (productions variées et sites bien répartis sur le territoire). /p>

Mais la crise économique mondiale touche de plein fouet l’industrie lorraine dans la deuxième moitié des années 1970, particulièrement le Pays-Haut et le bassin de Nancy. Mines et sites industriels ferment et le nombre d’ouvriers diminue fortement. »

Oscar Berger-Levrault, imprimeur à Nancy

Robert Giovanardi, syndicaliste du bassin de Longwy

Embauché dans les années 1960 à l’usine Usinor de Mont-Saint-Martin, Robert Giovanardi s’inscrit dans les pas de son père, sidérurgiste à Longlaville. Responsable syndical, il est un acteur majeur des grèves de 1967 et 1974 dans son usine. À l’annonce des restructurations dans la sidérurgie fin 1978, il porte la lutte localement avec la CFDT. Figure reconnue et appréciée du bassin, il est ainsi à l’origine, outre les manifestations massives jusque dans les rues parisiennes, au mois de mars 1979, de nombreuses actions « coup de poing » portées par les syndicats, en lien avec la population locale. Ainsi, au cours de l’année 1979, les commissariats sont plusieurs fois attaqués par les grévistes, des barrages routiers sont mis en place, le relais de télévision est piraté diffusant les revendications des sidérurgistes. À la suite d’un concert donné à Metz, Johnny Hallyday est « kidnappé » le temps d’une visite nocturne des hauts-fourneaux, la Coupe de France gagnée par Nantes est « empruntée » pendant quelques jours... Le mouvement est également marqué par la création de deux radios libres : Radio SOS Emploi, par la CFDT, puis Lorraine Coeur d’Acier par la CGT. Ces médias, majoritairement animés par des militants, servent de caisse de résonance à la lutte et l’inscrivent plus encore dans le quotidien des Longoviciens.