Les édifices portent la marque d'un roi urbaniste : il s'agit en priorité pour la puissance publique de remodeler le glacis qui, en complète aberration, sépare la ville médiévale (la Ville Vieille) de son extension moderne (la Ville Neuve). La décongestion des parties urbaines les plus anciennes passe par le désenclavement de la place de la Carrière aérée au sud grâce au percement des fortifications, au comblement des douves et à l'édification d'une Porte Neuve faisant jonction avec un terrain vague reconverti en place neuve sur le modèle d'une place royale.
La vocation militaire des remparts n’est cependant pas abandonnée : on conciliera les exigences du maréchal de Belle-Isle par la rupture d'unité de la place Royale en abaissant la hauteur des bâtiments construits dans sa partie nord (les basses faces).
Paradoxalement, sans jamais avoir fait de Nancy sa résidence permanente, la volonté du roi philosophe dote la cité d'une parure royale qui l’inscrit dans le courant européen des Lumières et reste le plus fidèle témoignage de son œuvre. Une œuvre qui saura résister au temps et aux velléités niveleuses de la toute nouvelle puissance française qui en prend possession en 1766.