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1. La genèse du projet



1.1  Stanislas, un roi usufruitier

La Convention de Vienne du 28 août 1736 permet à Stanislas Leszczynski d’entrer en possession des duchés de Lorraine et de Bar. À cette date, l’ancien titulaire du royaume de Pologne hérite d’une souveraineté sous tutelle dont les jalons sont posés par la Déclaration de Meudon du 30 septembre 1736 et au bénéfice de son tout-puissant gendre Louis XV, époux de sa fille Marie Leszczynska depuis le 15 août 1725.

Pourtant, le destin humaniste et urbanistique de Nancy n’est en rien déterminé par les conditions politiques. En effet, l’accaparement de l’administration des finances et des revenus des duchés par la France, le rabaissement de la rente de Stanislas à un million et demi de livres annuels et le contrôle d’un gouverneur tatillon en la personne de Chaumont de la Galaizière hypothèquent tout projet d’ambition. En outre, marquant une forme de continuité avec ses prédécesseurs, le roi de Pologne choisit d’installer sa cour et d’expérimenter ses vues à Lunéville au détriment de l’ancienne capitale ducale.

Ce double postulat conditionne les futures réalisations nancéiennes : comment dès lors doter la ville d’une parure royale et faire aboutir des projets d’ambition monarchique en l’absence de réelle souveraineté lorraine et par les moyens offerts par un duché dont il n’a que l’usufruit ?


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     Préface du recueil d’E. Héré. Plans et elevations de la place royale de Nancy et des autres édifices qui l’environnent, bâtie par les ordres du roy de pologne duc de Lorraine (…). Héré, François graveur, Paris, 1753        Note de l’Intendance de Lorraine au Conseil Royal des finances et commerce, 1er juillet 1764.       Préface de J. Lamour. Recueil des ouvrages en serrurerie, que Stanislas le Bienfaisant, Roy de Pologne, Duc de Lorraine et de Bar, a fait poser sur la Place Royale de Nancy, à la gloire de Louis le Bien-Aimé.A. Levy, 175-.