La planification
Les exigences de la planification impliquent que la carte propose une image cohérente et non plus descriptive de l’espace ; elle prend sa source dans la représentation urbaine.
Au Moyen Âge, la vision de la ville est statique : elle se réduit aux remparts et aux principaux édifices. Au cours de l’époque moderne, les édiles favorisent les débuts de la planification à des fins fiscales, juridiques ou militaires, dans un souci hygiéniste et de rationalisation des fonctions urbaines ; celle-ci se limite aux frontières de la ville, en nette rupture avec son arrière-pays.
La révolution industrielle élargit le champ de la planification : le remplacement des remparts par des boulevards repousse les limites de la ville à la ligne du chemin de fer ; les espaces se sectorisent (faubourgs industriels, banlieues résidentielles, centre-ville commercial et administratif) ; le processus d’agglomération conduit à l’annexion de certaines communes.
Dans la seconde moitié du XXe siècle, la planification s’impose à plusieurs échelles : au niveau national, avec les politiques d’aménagement du territoire visant à réduire les inégalités ; au niveau régional, où les fonctions supérieures (ou de commandement) de la ville induisent un phénomène de polarisation et de rurbanisation des campagnes ; au niveau local, où la distribution des fonctions à la périphérie est réglée par des schémas directeurs d’aménagement urbain (technopôles, zones industrielles, etc.).
Cartographier des flux marque la volonté d’introduire dans la carte la notion d’espace-temps. L’ensemble des axes constitutifs d’un réseau devient alors l’élément essentiel puisqu’il rend le document dynamique. Les flux se traduisent par une double transcription : la taille des axes (proportionnelle aux déplacements) et la direction des phénomènes (le plus souvent marquée par une flèche). La cartographie des flux ne contredit pas les données traditionnelles d’implantation mais leur donne sens et dégage des relations d’attraction ou de répulsion. |