Le département
de Meurthe-et-Moselle
En mettant fin à la guerre franco-prussienne de 1870, le traité de Francfort, signé le 10 mai 1871, ampute la France des territoires germanophones d’Alsace et de Lorraine.
Le département de la Meurthe y perd les arrondissements de Sarrebourg et de Château-Salins. De l’ancienne Moselle reste à la France l’arrondissement de Briey amputé de onze communes. La loi du 7 septembre 1871 donne naissance au département de Meurthe-et-Moselle, en regroupant les territoires restés français des anciens départements de la Meurthe et de la Moselle.
Le nouveau département devient frontalier ; il se militarise autour du système défensif conçu par Séré de Rivière. L’afflux de population, de capitaux et de savoirs-faire d’Alsace-Lorraine annexée profite au rayonnement économique et intellectuel de Nancy, où se développe l’Art nouveau.
L’issue de la Première Guerre mondiale pose le problème de la reprise des limites administratives de 1871. Cependant, le statu quo est privilégié devant la difficulté de mettre de côté quarante-huit ans d’administration allemande et le souhait des Mosellans de conserver leur statut local mais aussi le Concordat, abrogé entre temps par la France.
La notion de frontière détermine une interface, c’est-à-dire la proximité de deux réalités géographiques différentes séparées par une ligne. Partisane lorsque le cartographe participe de l’une ou de l’autre de ces réalités, la frontière marque dès lors une rupture de connaissance, soit par le vide ou un déficit de représentation du vis-à-vis, soit par une déformation de l'information géographique qui fait de la carte un support idéologique et un instrument privilégié de propagande. |