Le cadastre : la couverture systématique du territoire
L’égalité des citoyens devant l’impôt proclamée par la Révolution ainsi que la place de la contribution foncière dans le nouveau système fiscal amènent l’Assemblée nationale constituante à prescrire l’établissement d’un registre public définissant l’emplacement, la surface et la valeur des propriétés foncières : le cadastre.
Ce n’est qu’en 1802 qu’est réellement lancée la réalisation d’un cadastre au 1/5 000, par masses de cultures. De son semi-échec naît en 1808 le cadastre parcellaire, consistant en l’arpentage général de toutes les parcelles composant le territoire national.
Le "cadastre napoléonien" se compose, pour chaque commune, de plans parcellaires des sections (portions du territoire communal), de registres d’état de section donnant la liste des propriétaires dans l’ordre des parcelles, et de matrices cadastrales contenant les comptes de chacun des propriétaires sous la forme d’une liste de ses biens.
Conçu comme le "grand livre terrier de la France", le cadastre napoléonien, manifestation de l’égalité civile et gage de la propriété individuelle, est achevé en 1850 ; des campagnes de rénovation, impliquant parfois une refonte totale, rendent compte depuis de l’évolution du territoire (divisions de parcelles, remembrement ou modifications administratives).
Surface et symboles déterminent la représentation d’un phénomène géographique sur le fond de carte. Ce sont des variables visuelles de trois ordres : ponctuelles (habitations, infrastructures, accidents du relief…), linéaires (voies de communication, cours d'eau…) ou zonales (c’est-à-dire la contiguïté de mêmes variables ponctuelles). Chacune d’entre elles s’exprime par la taille, la valeur, la couleur, la forme, l’orientation, le grain ; leur mise en cohérence par le cartographe donne sens à la carte. |