Affirmer la propriété
Durant l’Ancien Régime, les représentations du territoire à un échelon local poursuivent des buts variés.
L’établissement des contours des propriétés et la défense des droits qui s’y rattachent comptent parmi les premières motivations.
Les plans les plus anciens relatifs à la propriété ne remontent généralement pas au-delà du XVIIe siècle : c’est à cette époque que les mutations foncières, de plus en plus fréquentes et que l’écrit seul ne saurait rendre clairement, font sentir la nécessité de plans précis, souvent comme aide-mémoire à l’appui de registres.
La plupart des plans aujourd’hui conservés datent le plus souvent du XVIIIe siècle. Cela est dû en partie à la réaction seigneuriale qui se produit alors, quand les seigneurs font compiler les actes asseyant leurs droits dans des terriers illustrés de plans ; ces documents, les derniers à être établis avant la Révolution, ont souvent remplacé des documents plus anciens, détruits car périmés. Il ne faut pas négliger, par ailleurs, les effets de la mode et de l’intérêt croissant pour les méthodes scientifiques de représentation du territoire sur la multiplication des plans à cette période.
L’orientation indique sur la carte la direction des différents points cardinaux. Représentée sous la forme d’une étoile (ou rose des vents), elle prend pour appui, sur les cartes d’Ancien Régime, les données astronomiques qui privilégient la course du soleil, d’où l’importance des directions orient-occident (est-ouest) par rapport au midi (sud) et au septentrion (nord). Cependant, avec la diffustion progressive de la boussole à partir du XIIIe siècle, les Européens développent peu à peu une orientation fondée sur la primauté du nord. |