Aménager et gérer le territoire
Par la représentation graphique, l’homme manifeste sa domination et sa maîtrise du territoire qui l’entoure. La carte devient dès lors un outil essentiel de gestion et d’aménagement de l’espace.
La gestion des ressources agricoles génère au cours de l’Ancien Régime de très nombreux plans. Selon une idée chère aux physiocrates, l’amélioration de ces dernières ne peut que bénéficier d’une certaine planification rationnelle, qui passe notamment par la représentation spatiale des terrains ; cela est particulièrement vrai pour les bois et les forêts.
L’effort d’aménagement d’infrastructures et d’ouvrages d’art, souci constant de l’État royal, marque profondément le XVIIIe siècle. La formation par des institutions spécialisées d’ingénieurs en travaux permet de constituer un corps apte à seconder l’effort des intendants, chargés dans les provinces d’appliquer les consignes de l’administration centrale, notamment sur le plan économique. Leur appréhension du territoire, centrée sur les ouvrages qu’ils exécutent, n’en permet pas moins de saisir le territoire environnant.
Les données naturelles sont représentées sur des cartes dites topographiques qui ont pour objectif une imitation de la nature. La plupart du temps, elles combinent la représentation figurative des éléments par l’utilisation du dessin, de couleurs réalistes, de l’estompage pour le relief, avec l’abstraction des signes conventionnels (géométrisation, texture, ou encore symbolisme). Presque toujours, l’insuffisance descriptive entraîne le recours à l’écrit par annotation à même la carte ou à l'aide de renvois lettrés vers la légende. |