Dresser la carte
Les cartes manuscrites de la période d’Ancien Régime sont caractérisées par la grande diversité des types de représentation qu’elles emploient, reflet de l’évolution des techniques cartographiques, mais aussi de la perception du territoire.
Dès le XVIe siècle, époque des plus anciennes cartes conservées, et tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles, les plans sont toujours figurés.
Des plans dits visuels représentent le territoire à la manière de schémas, ou affectent de le représenter comme le voit un spectateur ; les déficits de la représentation sont palliés par des annotations ou des artifices visuels. Ils se distinguent des plans géométriques, qui supposent des relevés précis effectués par des arpenteurs. Les plans visuels sont employés jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, concurremment avec les plans géométriques.
Au XVIIIe siècle, l’influence de l’État royal se fait sentir : la création du corps des ingénieurs géographes et des ingénieurs des Ponts et Chaussées implique la formation d’un personnel spécialisé, rompu aux techniques cartographiques. Parallèlement sont diffusées des normes, véhiculées par de nombreux traités techniques.
L’échelle est le rapport entre la distance mesurée sur la carte et sa valeur réelle sur le terrain. Longtemps, les différents systèmes régionaux de mesures ont induit des correspondances d’échelles entre toise, verge, pied ou pas (Lorraine), toise de France, pied de Roi et mille de France ou de Germanie. Le système métrique adopté en 1791 unifie peu à peu l’échelle des cartes autour du mètre-étalon. |