Pratiques culturelles et éducatives

Religions

Le catholicisme demeure la religion numériquement majoritaire tout au long de cette période, la décrue du nombre de catholiques déclarés est pourtant nette : les messalisants – fidèles allant régulièrement à la messe du dimanche – ne représentent, au début des années 2000, que 8 % de la population dans les paroisses nancéiennes, contre 25 % en 1958. Mais par son empreinte pluriséculaire dans la société, la religion catholique garde une certaine influence et l’on retrouve des catholiques en nombre dans les engagements collectifs. Ainsi, Louis Sesmat est-il marqué par son passage à la Jeunesse agricole catholique ou encore Claude Verrel nourri par sa foi dans son combat pour l’objection de conscience.
La présence protestante a été consolidée par l’afflux des optants d’Alsace et de Moselle, en 1871-1872, comme Eugène Lederlin ou Oscar Berger-Levrault. Des communautés juives sont installées de longue date sur le territoire du département – la synagogue de Lunéville a été construite au XVIIIe siècle. Après la Grande Guerre deux vagues migratoires de juifs passent la frontière française, fuyant les persécutions en Europe centrale d’abord, puis celles de nazis après 1933. Quant à la communauté musulmane, elle s’étoffe à partir des années 1950 avec la venue d’une main-d’œuvre originaire des pays du Maghreb et du Proche-Orient.



Julien Blocq, juif

Gabrielle Brenet, protestante

Samir Abedrabbo, musulman



En 1906, lors de la séparation des Églises et de l’État, est fondée l’association cultuelle israélite de Toul. Chargée de répondre aux besoins spirituels des juifs toulois, cette organisation s’occupe de la synagogue de la ville, construite en 1812 puis reconstruite en 1862. Elle gère également l’école hébraïque et « La Fraternité », société de bienfaisance de la jeunesse israélite de Toul, un organisme destiné aux jeunes gens de 16 ans non mariés afin de développer la charité. Cette association réunissant l’importante communauté juive de Toul est présidée depuis sa création par Julien Blocq. Son nom est indirectement mêlé à l’affaire Dreyfus qui secoue alors la France ; Louis Blocq, un de ses frères et associé comme banquier, est en effet « accusé » par les journaux conservateurs de financer les soutiens de Dreyfus.

Intérieur de la synagogue de Nancy, 1903
Arch. dép. de Meurthe-et-Moselle, 5 Fi 410
La Revue juive de Lorraine, 1938
Arch. dép. de Meurthe-et-Moselle, 1 J 1015/9

 

En savoir plus: 

Membre fondateur de la société des Francs-tireurs de Toul (1867)
Président de l’association cultuelle israélite de Toul (1906-1930)
Membre de la Société des études juives
Conseiller municipal de Toul (1912-1919)
Membre du Comité républicain de Toul
Administrateur de la Société de secours mutuels de Toul